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AMAP Vallée du Cailly
21 mai 2012

La mort est dans le pré

Durée : 54'
Auteur/réalisateur : Eric GUERET
Année : 2012

"Quand on découvrira toute la vérité sur les dangers des pesticides, ce sera un scandale pire que celui du sang contaminé. Car les responsables savent ce qui se passe et ne font rien. C’est un grave problème de santé publique pour nous et pour les générations futures. Je n’ai pas de raisons de me taire."

L’agriculteur qui nous parle au milieu de ses immenses champs de maïs est malade. Et il n’est pas le seul. Des centaines d’agriculteurs français, souvent jeunes, sont frappés, victimes des produits phytosanitaires que l’on croyait « anodins ». Ces élèves, issus de l’école agricole intensive, les utilisent depuis les années 50 sur leurs exploitations jusqu’au jour où les maux de tête, la fatigue, les comas successifs les ont conduits à l’hôpital. Diagnostics : maladie de Parkinson, leucémie, cancers, syndrome myéloprolifératif,…

Apparaît au grand jour depuis quelques années ce qui ressemble de plus en plus à une épidémie.

Ce film documentaire propose de raconter l’histoire de ces hommes atteints de maladies parfois mortelles. Au plus proche de nos personnages, nous partageons en immersion, le temps d’une saison le destin de ces familles ébranlées. Dans l’intimité de leur itinéraire médical, de leur combat pour être reconnu, dans leur travail, sur l’exploitation…

Comment vivent-ils au quotidien avec leur maladie et les remises en question qu’elle soulève ? Quels regard portent-ils finalement sur ce système agricole dont ils sont à la fois les acteurs principaux et les victimes ? Pourquoi la majorité d’entre eux continuent-ils à utiliser les produits qui les tuent à petit feu ?

Mais rien n’est perdu : Seul ou en réseau, certains commencent à s’organiser pour amener les autres agriculteurs à prendre conscience des dangers de leur métier et à imaginer des pratiques différentes.

En France, la situation a longtemps été étouffée par une véritable Omerta, imposée par les intérêts de la filière et par les agriculteurs eux-mêmes. La paysannerie est un milieu fier et discret où très peu de victimes osent avouer leurs maladies. Pourtant, depuis peu, la parole commence à se libérer. Encouragé par l’exemple des premiers malades reconnus et indemnisés, de plus en plus de victimes arrivent à rompre le silence. En parlant, ils donnent un énorme coup de pied dans la fourmilière agricole.

A travers eux, ce film dessine le profil d’une agriculture malade de ses méthodes intensives. Celui d’un modèle productiviste, vieux d’un demi-siècle dont on mesure aujourd’hui les conséquences dramatiques sur les hommes comme sur notre environnement.

Un espoir naît finalement de ces histoires douloureuses. Ces victimes incarnent les bases d’une véritable remise en cause du système. Autour d’eux, des associations se montent, des actions s’organisent, des citoyens découvrent une face cachée de leur alimentation, des avocats proposent leurs services, des médecins prennent conscience.

Certaines victimes finissent même par tout changer…

Ainsi nous pouvons entendre Paul François, ce céréalier charentais de 48 ans, nous raconter son combat contre la firme Monsanto. Il est aujourd’hui Président et fondateur de l’association "Phyto-victimes" regroupant les victimes des pesticides (qu’elles soient malades ou endeuillées). Lors du dernier Salon de l’Agriculture, les membres de cette association avait fait irruption pour dénoncer la désinformation dont ils ont été victimes des années durant, informer le monde agricole des dangers encourus et pour demander que les pouvoirs publics reconnaissent enfin l’extrême gravité de la situation et agissent.

Le WWF France avait alors salué leur courage et leur action, et rappelé l’urgence de sortir du modèle agricole industriel actuel. « Il est urgent de sortir de l’agriculture industrielle qui contamine gravement l’environnement, et particulièrement l’eau, est un échec sur le plan de l’emploi et de la vitalité des territoires – avec une perte de 25% des emplois agricoles en 10 ans dans l’UE – , écrase les producteurs, amène des substances nocives jusque dans nos assiettes et, comble du cynisme, empoisonne des agriculteurs. On se demande bien à qui cette agriculture profite ? Certainement pas à la très grande majorité de nos agriculteurs, ni de nos concitoyens », constate Isabelle Autissier, Présidente du WWF France.

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